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empire ; Lopez leur fait habiter les bords de cette vaste contrée, le long des deux rives du Nil, depuis sa source, qu’il place dans des lacs qui sont à l’est de Congo, jusqu’à l’empire du Prêtejean, par lequel il entend l’Abyssinie.

Leur figure est fort noire et fort difforme ; ils ont le corps grand et l’air audacieux ; leur usage est de se tracer des lignes sur les joues avec un fer chaud ; ils s’accoutument aussi à ne montrer que le blanc des yeux, en baissant la paupière ; ce qui achève de les rendre très-horribles.

Ils sont tout-à-fait nus, et tout respire la barbarie dans leurs manières. On ne leur connaît point de rois : ils vivent dans les forêts, errans comme les Arabes ; leur férocité les porte à ravager le pays de leurs voisins, et, dans leurs attaques, ils poussent des cris affreux, pour commencer par inspirer la terreur. Si l’on en croit Lopez, leurs plus redoutables adversaires sont les Amazones, race de femmes guerrières, qu’il place dans le Monomotapa ; ils se rencontrent sur les frontières de cet empire, et se font des guerres presque continuelles.

Ils ne trouvent de satisfaction que dans les pays où les palmiers croissent abondamment, parce qu’ils sont passionnés pour le vin et le fruit de cet arbre. Le fruit est pour eux d’un double usage ; ils le mangent et l’emploient à faire de l’huile. Leur méthode pour tirer le vin est différente de celle des Imbondas, qui ont