Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/317

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tence, mais il est rare qu’elle soit à mort. Les offenses des Nègres contre les Portugais sont jugées par les lois du Portugal ; ordinairement le roi se contente de bannir le coupable dans quelque île déserte. S’ils ont le bonheur d’y vivre onze ou douze ans, il leur accorde un pardon formel, et ne fait pas même difficulté de les employer au service de l’état, comme des gens d’expérience qui ont eu le temps de s’endurcir à la fatigue.

Le véritable nom du pays d’Angole est Dongo. Les Portugais l’ont nommé Angola, du premier prince qui l’usurpa sur la couronne de Congo : il portait anciennement le nom d’Ambanda, et ses habitans se nomment encore Ambandos, comme ceux de Loango se nomment Bramas.

Le royaume d’Angole est borné au nord par celui de Congo, dont il est séparé par la rivière de Danda, que d’autres appellent Bengo ; à l’est, par le royaume de Matamba ; au sud, par Benguéla, et à l’ouest, par l’Océan : sa situation est entre 7 degrés 30 minutes, et 10 degrés 40 minutes de latitude sud.

Dans la province de Massingan ou de Massangano, les Portugais ont un fort près d’une petite rivière du même nom, entre les rivières de Koanza et de Sounda. La Koanza coule au sud, et la Sounda au nord ; mais leurs eaux se mêlent à la distance d’une lieue, et c’est de cette jonction que la ville tire le nom de Massangano, qui signifie, dans la langue du pays,