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à ceux qui demandent ses faveurs, à la seule condition de ne pas prononcer un seul mot tandis qu’on est seul avec elle.

Le conseil de Congo est composé de dix ou douze personnes qui sont dans la plus haute faveur auprès du roi, et sur lesquelles il se repose des affaires d’état, de l’administration, de la paix et de la guerre, et de la publication de ses ordres.

Sa cour est fort nombreuse. Elle est composée d’une partie de sa noblesse, qui fait sa résidence au palais, ou dans les lieux voisins, et d’une multitude de domestiques ou d’officiers de sa maison. Il a pour garde un corps d’Anzikos et de plusieurs autres nations. Son habillement est très-riche. C’est ordinairement quelque étoffe d’or ou d’argent, avec un manteau de velours. Il se couvre la tête d’un bonnet blanc, comme tous les seigneurs qu’il honore de ses bonnes grâces. C’est une marque si certaine de faveur, qu’au moindre mécontentement, il le fait ôter à ceux qui lui déplaisent. En un mot, le bonnet blanc est un caractère de noblesse et de chevalerie à Congo, comme la Toison d’or et le Saint-Esprit en Europe.

Le roi donne deux audiences publiques dans le cours de chaque semaine ; mais la liberté de lui parler n’est accordée qu’aux seigneurs. Lorsqu’il se rend à l’église, tous les Portugais, soit ecclésiastiques ou séculiers, sont obligés de grossir son cortége et de l’accompagner