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obligé de se pourvoir d’une maison, de vêtir sa femme et ses enfans suivant sa condition, d’émonder les arbres, de défricher les champs et de fournir sa maison de vin de palmier.

Le devoir des femmes est de faire les provisions pour tout ce qui concerne la nourriture, et par conséquent d’aller au marché. Aussitôt que la saison des pluies est arrivée, elles vont travailler aux champs jusqu’à midi pendant que les maris se reposent tranquillement dans leurs huttes. À leur retour, elles préparent leur dîner. S’il manque quelque chose pour la subsistance de la famille, elles doivent l’acheter sur-le-champ de leur propre bourse, ou se le procurer par des échanges. Le mari est assis seul à table, tandis que sa femme et ses enfans sont debout pour le servir. Après son dîner, elles mangent ses restes, mais sans cesser de se tenir de bout, par la force d’une ancienne tradition qui leur persuade que les femmes sont faites pour servir les hommes et pour leur obéir.

Dans la première jeunesse des Nègres, on les lie avec de certaines cordes faites par les sorciers ou les prêtres du pays, avec quelques paroles mystérieuses qui accompagnent cette cérémonie.

Lorsque les missionnaires trouvent ces cordes magiques sur les enfans qu’on présente au baptême, ils obligent les mères de se mettre à genoux, et leur font donner le fouet jusqu’à ce qu’elles aient reconnu leur erreur. Une femme