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soient experts dans quelque métier ; mais ils ont tous une extrême aversion pour le travail pénible.

Les habitans des parties orientales du royaume et des pays voisins sont d’une habileté singulière pour la fabrique de plusieurs sortes d’étoffes, telles que les velours, les tissus, les satins, les damas et les taffetas. Leurs fils sont composés de feuilles de divers arbres, qu’ils empêchent de s’élever en les coupant chaque année, et les arrosant avec beaucoup de soin pour leur faire pousser au printemps des feuilles plus tendres. Les fils sont très-fins et très-unis. Les plus longs servent à composer les grandes pièces. Les Portugais ont commencé à les employer pour faire des tentes, et s’en trouvent bien contre la pluie et le vent.

Les richesses des Mosicongos consistent principalement en esclaves, en ivoire et en simbos, qui sont de petites coquilles qui tiennent lieu de monnaie. Congo, Sogno et Bamba vendent peu d’esclaves, et ceux qu’on tire de ces trois provinces ne passent pas pour les meilleurs, parce qu’étant accoutumés à vivre dans l’indolence, ils succombent bientôt aux travaux pénibles. Les principales marchandises du comté de Sogno sont les étoffes de Sombos, l’huile de palmier et les noix de kola. Les dents d’éléphans, qu’on y apportait autrefois en grand nombre, y sont devenues plus rares. Au reste, c’est la ville de San-Salvador qui est le centre du commerce portugais.