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Hollandais ont trouvé des hommes de la même espèce non-seulement en Afrique ; mais aux Indes Orientales, dans l’île de Bornéo, et dans la Nouvelle-Guinée ou pays des Papous. Les Nègres blancs du royaume de Loango ont le privilége d’être assis devant le roi. Ils président à quantité de cérémonies religieuses, surtout à la composition des mokissos, qui sont des idoles du pays.

Il est fort remarquable, suivant Battel, que les Nègres de Loango ne permettent jamais qu’un étranger soit enterré dans leur pays. Qu’un Européen meure, on est obligé, pour les satisfaire, de porter son corps dans une chaloupe à deux milles du rivage, et de le jeter dans la mer. Un négociant portugais, étant mort dans une de leurs villes, ne laissa pas d’y être enterré par le crédit de ses amis, et demeura tranquille pendant quatre mois dans sa sépulture ; mais il arriva cette année que les pluies, qui commencent ordinairement au mois de décembre, retardèrent de deux mois entiers. Les mokissos ou prêtres sorciers ne manquèrent point d’attribuer cet événement au mépris qu’on avait fait des lois en faveur du Portugais. Son corps fut exhumé avec diverses cérémonies, et précipité dans les flots. Trois jours après, suivant Battel, on vit tomber la pluie en abondance ; car il fallait bien quelle tombât après deux mois de retard.

Loango était autrefois soumis au roi de Congo ; mais un gouverneur du pays, s’étant