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côte d’Angole et dans le royaume de Loango ; mais ils ne traitent qu’avec les Nègres ; et le droit de leur gouverneur est de dix pour cent.

Le pays de Gobbi est situé entre Setté et le cap Lopès-Consalvo. La ville capitale est éloignée d’une journée de la mer. La terre nourrit peu de bestiaux, et n’offre que des animaux féroces. Un habitant qui reçoit la visite d’un ami commence par lui offrir l’usage d’une de ses femmes ; et, dans les autres occasions, une femme surprise en adultère reçoit moins de reproches que d’éloges : cependant l’empire des hommes est si absolu, qu’ils maltraitent leurs femmes avec une rigueur sans exemple ; et cette pratique leur étant devenue comme naturelle, une femme se plaint de n’être pas aimée lorsqu’elle n’est pas assez souvent battue par son mari. On a vu autrefois la même chose en Russie avant sa civilisation.

On trouve au nord-est de Mani-keseck, à huit journées de Mayomba, les Matimbas, nation de Pygmées, qui sont de la hauteur d’un garçon de douze ans, mais tous d’une grosseur extraordinaire. Leur nourriture est la chair des animaux qu’ils tuent de leurs flèches. Quoiqu’ils n’aient rien de farouche dans le caractère, ils ne veulent point entrer dans les maisons des Marambas, ni les recevoir dans leurs villes. Les femmes se servent de l’arc avec autant d’habileté que les hommes. Elle ne craignent point de pénétrer seules dans les bois, sans autre