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du palais et de l’autorité royale ; il pense ensuite à se défaire de ses frères, pour assurer la tranquillité de son règne. Les barbaries politiques en usage parmi les despotes d’Orient, qui ont à se disputer de grands empires, se retrouvent dans les villages nègres qu’on nomme royaumes.

Le royaume d’Overry ou d’Ouare, tributaire de celui de Benin, est situé sur les bords du Rio-Forcado : sa capitale, qui communique son nom à tout le pays, est sur le même fleuve, à trente lieues de l’embouchure.

La pluralité des femmes y est en usage, comme dans toutes les autres parties de la Guinée ; mais, à la mort du mari, toutes les veuves appartiennent au roi, qui dispose d’elles suivant son intérêt ou son goût. La religion du pays ne diffère de celle de Benin qu’à l’égard des sacrifices d’hommes ou d’enfans, dont on ne parle à Overry qu’avec horreur. Les habitans croient qu’il n’appartient qu’au diable de répandre le sang humain ; était-ce donc à ces peuples ignorans et grossiers que devait appartenir cette idée vraiment sublime, qui donne une si belle leçon aux nations les plus policées ?

Depuis le cap de Formose, en suivant la côte qui descend vers le sud, on trouve le pays de Callabar ou Rio-Réal, la rivière de Camarones et la rivière d’Angra. Toutes ces régions, jusqu’au cap Sainte-Claire, n’offrent rien qui soit digne d’attention.