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grosse escorte ; mais, comme on ne voit jamais revenir aucun de ces exilés, et qu’on n’en reçoit même aucune nouvelle, ces Nègres sont persuadés qu’ils passent bientôt dans le pays de l’oubli. S’il arrive à quelqu’un de tuer son ennemi d’un coup de poing, ou d’une manière qui ne soit pas sanglante, le meurtrier peut s’exempter du supplice à deux conditions : l’une, de faire enterrer le mort à ses propres dépens ; l’autre, de fournir un esclave qui soit exécuté à sa place. Il paie ensuite une somme assez considérable aux trois ministres, après quoi il est rétabli dans tous les droits de la société, et les amis du mort sont obligés de paraître satisfaits.

Tous les autres crimes, à l’exception de l’adultère, s’expient avec de l’argent ; l’amende est proportionnée à la nature de l’offense. Si les criminels sont insolvables, ils sont condamnés à des peines corporelles.

Il y a plusieurs punitions pour l’adultère : la bastonnade parmi le peuple, et la mort parmi les grands.

Après la mort du roi, le successeur se retire ordinairement dans un village nommé Oisébo, assez près de Benin, pour y tenir sa cour, jusqu’à ce qu’il soit instruit des règles du gouvernement. Dans cet intervalle, la reine-mère et les ministres, dépositaires des volontés du roi, sont chargés de l’administration. Lorsque le temps de l’instruction est fini, le roi quitte Oisébo, et va prendre possession