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pour être transportés. La liberté est un privilége naturel de la nation, auquel le roi même ne donne jamais d’atteinte. Chaque particulier se qualifie d’esclave de l’état ; mais cette qualité n’emporte pas d’autre dépendance que celle de tous les peuples libres à l’égard de leur prince et de leur patrie. Les femmes, toujours humiliées et maltraitées en Afrique, sont seules exceptées d’une loi si favorable aux hommes, et peuvent être vendues et transportées au gré de leurs maris.

Le règne des fétiches est établi à Benin comme sur toutes les côtes précédentes ; mais les habitans ont des notions d’un Être Suprême ; et d’une nature invisible qui a créé le ciel et la terre, et qui continue de gouverner le monde par les lois d’une profonde sagesse. Ils l’appellent Orissa : ils croient qu’il est inutile de l’honorer, parce qu’il est nécessairement bon ; au lieu que, le diable étant un esprit méchant qui peut leur nuire, ils se croient obligés de l’apaiser par des prières et des sacrifices.

L’année est composée de quatorze mois. Leur dimanche, ou le jour de repos, revient de cinq en cinq jours ; il est célébré par des offrandes et des sacrifices.

Il y a beaucoup d’autres jours consacrés à la religion. Dapper s’étend sur la fête anniversaire qu’on célèbre à l’honneur des morts : il assure qu’on sacrifie dans cette occasion non-seulement un grand nombre d’animaux, mais plusieurs victimes humaines, qui sont ordinai-