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res, et la poudre ou la farine d’igname, bouillie à l’eau ou cuite sous la cendre, leur compose une espèce de pain. Ils se traitent souvent les uns les autres, et les restes de leurs festins sont distribués aux pauvres.

Dans les conditions inférieures, la nourriture commune est du poisson frais, cuit à l’eau, ou séché au soleil, après avoir été salé.

La jalousie des Nègres est fort vive entre eux ; mais ils accordent aux Européens toutes sortes de libertés auprès de leurs femmes ; et cette indulgence va si loin, qu’un mari que ses affaires appellent hors de sa maison, y laisse tranquillement un Hollandais, et recommande à ses femmes de le réjouir et de l’amuser. D’un autre côté, c’est un crime pour les Nègres d’approcher de la femme d’autrui. Dans les visites qu’ils se rendent entre eux, leurs femmes ne paraissent jamais, et se tiennent renfermées dans quelque appartement intérieur ; mais tout est ouvert pour un Européen, et le mari les appelle lui-même, lorsqu’elles sont trop lentes à se présenter. Est-ce déférence pour les Européens ou mépris ?

Huit ou quinze jours après la naissance, et quelquefois plus tard, les enfans des deux sexes reçoivent la circoncision.

Dans la ville d’Arébo, les habitans ont l’usage abominable d’égorger une mère qui met au monde deux enfans à la fois : ils la sacrifient, elle et ses deux fruits, à l’honneur d’un certain démon qui habite un bois voisin de la