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grand et le petit Ardra. Sous le nom de petit Ardra ils comprennent toute la côte maritime, remontant dans les terres jusqu’au delà d’Offra, dont elle porte aussi le nom. Ils renferment tout le reste sous le nom du grand Ardra.

Le pays est plat et uni, et le terroir fertile. On ne voit pas plus d’éléphans dans le royaume d’Ardra que dans celui de Juida. Les Nègres du pays en tuèrent un du temps de Bosman ; mais ils assuraient qu’on n’en avait pas vu d’exemple depuis plus de soixante ans. Cet animal s’était sans doute égaré de quelque pays voisin du côté de l’est, où le nombre de ces animaux est extraordinaire.

Les Européens ne connaissent du royaume d’Ardra qu’un petit nombre de villes, la plupart voisines de la mer.

Il y a peu de différence entre les habitans de ce royaume et ceux de Juida pour les mœurs, le gouvernement et la religion.

Les principales forces du roi d’Ardra consistent dans une armée de quarante mille hommes de cavalerie, qu’il peut mettre en campagne au premier ordre. Il n’y a d’ailleurs que l’enfance et la vieillesse qui dispensent ses sujets de prendre les armes lorsqu’il les appelle sous ses enseignes.

L’intérieur des terres a des états encore plus puissans. Pendant que d’Elbée était à la cour d’Ardra, il vit arriver des ambassadeurs d’un grand monarque qui venaient avertir le roi