Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

créatures sont pendant le jour. Leur grosseur commune est celle d’un poulet. Elles entrent souvent dans les maisons, où les Nègres se font un passe-temps de les tuer ; mais ils les regardent avec une sorte d’horreur ; et, quoique la faim paraisse les presser continuellement, ils ne sont pas tentés d’en manger.

La sûreté des Européens sur la côte de Juida ne tient point à leurs forts, peu capables de résistance. La seule utilité d’une barrière si faible serait d’arrêter les premiers coups d’une attaque soudaine ; car, outre le mauvais état des fortifications, la barre qui est entre les mains des Nègres ne laisse aucune espérance de secours par mer. Il n’y a point d’autre principe de sûreté que l’intérêt même des marchands et des seigneurs nègres, qui préfèrent le cours habituel du commerce à un pillage passager ; et, sans une raison si puissante, tous les forts des Européens seraient détruits depuis long-temps. Il en est tout autrement sur la côte d’Or, où non-seulement les forteresses sont plus considérables, mais où la facilité d’aborder sur la côte donne constamment celle d’y porter du secours.

On lit dans Desmarchais que non-seulement la disposition des appartemens intérieurs est fort belle dans le palais du roi de Juida, mais que les meubles n’ont rien d’inférieur à ceux de l’Europe. On y voit des lits magnifiques, des fauteuils, des canapés, des tabourets, en un mot, tout ce qui peut servir à l’ornement d’une