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sidération, les présens lui viennent en abondance ; mais elle est condamnée pour toute sa vie au veuvage.

La seconde classe comprend celles qui ont eu des enfans du roi, ou que leur âge et leurs maladies ne rendent plus propres à son amusement.

La troisième est composée de celles qui servent les autres ; elles ne laissent pas d’être comptées, au nombre des femmes du roi, et d’être obligées, sous peine de mort, non-seulement de ne lier aucun commerce avec d’autres hommes, mais de ne jamais sortir du palais sans sa permission.

Si le roi sort du palais avec ses femmes, elles sont obligées d’avertir par un cri les hommes qu’elles aperçoivent sur la route : un Nègre qui sent aussitôt le péril tombe à genoux, se prosterne contre terre, et laisse passer cette dangereuse troupe sans avoir la hardiesse de lever les yeux.

Philips observa souvent qu’à l’approche des femmes du roi, tous les Nègres abandonnaient le chemin. S’ils voyaient un Anglais s’avancer du même côté, ils l’avertissaient par divers signes de retourner, ou de se retirer à l’écart. Les Anglais croyaient satisfaire au devoir en s’arrêtant ; ils avaient le plaisir de voir toutes ces femmes qui les saluaient à leur passage, qui baissaient la tête, qui se baisaient les mains, et qui faisaient entendre de grands éclats de rire, avec d’autres marques de contentement et d’admiration.