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aussi hauts que la tête. Sa position est diagonale, c’est-à-dire, qu’ayant la tête et les pieds d’un coin à l’autre, elle est aussi commodément que dans un lit. Les personnes de distinction se servent d’un oreiller qui leur soutient la tête.

Les hamacs qu’on apporte du Brésil sont de différentes couleurs et fort bien travaillés, avec des soupentes et des franges de la même étoffe qui tombent des deux côtés, et leur donnent fort bonne grâce. On s’y sert ordinairement d’un parasol qu’on tient à la main. Si l’on voyage pendant la nuit, on passe sur la perche une toile cirée pour se garantir de la rosée, qui est dangereuse dans ce pays. Il n’y a point de litière où l’on dorme si commodément que dans cette voiture

Lorsque les directeurs sortent du comptoir pour la promenade ou pour quelque voyage, ils sont toujours escortés d’un capitaine nègre, ou d’un seigneur qui protège leur nation, et qui suit immédiatement dans son hamac. À la tête du convoi, un Nègre porte l’enseigne de la nation. Il est suivi d’une garde de cent ou deux cents Nègres, avec leurs tambours et leurs trompettes. Ceux qui ont des fusils tirent continuellement. Les tambours battent, les trompettes sonnent, et la marche n’est qu’une danse continuelle.

La qualité du climat ne laisse point aux Européens le choix d’une autre voiture. Ils ne pourraient faire un mille à pied, dans l’espace