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qu’il s’asseyait sur une chaise pour boire et pour manger ; qu’il dormait assis, les mains croisées sur la poitrine ; qu’il n’avait pas la méchanceté des autres singes, et que ses mains, ses pieds et ses ongles ressemblaient beaucoup aux nôtres.

Le kogghelo, dont on a déjà parlé, habite particulièrement les bois, près de la rivière de Saint-André. Sa longueur est d’environ huit pieds ; mais sa queue seule en prend plus de quatre. Ses écailles ressemblent aux feuilles de l’artichaut ; mais elles sont plus pointues. Elles sont fort serrées, et si dures, qu’elles peuvent le défendre contre les attaques des autres bêtes. Ses principaux ennemis sont les tigres et les léopards. Ils le poursuivent, et sa légèreté n’est pas si grande, qu’ils aient beaucoup de peine à l’atteindre. Mais il se roule alors dans sa cotte de mailles, qui le rend invulnérable. Les Nègres le tuent par la tête, vendent sa peau aux Européens, et mangent sa chair, qui est blanche et de bon goût. Cet animal vit de fourmis, et se sert, pour les prendre, de sa langue, qui est extrêmement longue et gluante. Suivant Desmarchais, c’est une créature douce et tranquille, qui n’est pas capable de nuire. Dapper assure au contraire, mais à tort, que c’est une bête de proie qui ressemble beaucoup au crocodile.

On peut diviser les oiseaux de la côte d’Or en trois classes : ceux qui lui sont communs avec l’Europe, ceux qui sont connus en Eu-