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sa figure et ses pleurs continuels avaient quelque chose de si choquant, qu’après l’avoir gardé deux ou trois mois, son maître prit le parti de l’assommer et de le jeter dans les flots.

Smith raconte que les habitans de Scherbro appellent le mandrill boggo ; il ajoute qu’il a véritablement la figure humaine ; que, dans toute sa grandeur, on le prendrait pour un homme de la taille moyenne ; que ses jambes et ses pieds, ses bras et ses mains sont d’une juste proportion ; mais que sa tête est fort grosse, son visage plat et large, sans autre poil qu’aux sourcils ; qu’il a le nez fort petit, les lèvres minces et la bouche grande ; que la peau de son visage est blanche, mais extrêmement ridée, comme les femmes l’ont dans l’extrême vieillesse ; que ses dents sont larges et fort jaunes, ses mains blanches et unies, quoique le reste du corps soit couvert d’un poil aussi long que celui de l’ours. S’il ressent quelque mouvement de colère ou de douleur, il crie comme les enfans. Il a généralement le nez morveux, et paraît prendre plaisir à se le frotter avec la langue.

Le capitaine Flower apporta d’Angole, en 1733, un barris, qu’il avait soigneusement conservé dans de l’esprit de vin. Il l’avait eu vivant pendant quelques mois.On admira beaucoup à Londres son visage, sa petite chevelure et ses parties naturelles , qui ne différaient pas de l’espèce humaine. Flower rendit témoignage qu’il marchait souvent sur les deux jambes ;