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ils approchent beaucoup de la forme humaine les Nègres sont persuadés, comme on l’a déjà vu, que c’est une race d’hommes maudits qui pourraient parler, si leur malignité ne leur liait la langue. On tend sur les arbres des ressorts et d’autres pièges pour les prendre.

Bosman dit qu’on trouverait plus de cent mille singes sur la côte, et qu’il y en a tant de variétés, qu’il serait presque impossible d’en faire la description. Il ajoute qu’on en a vu de cinq pieds de haut, c’est-à-dire d’aussi grands qu’un homme. Un facteur anglais lui assura que, derrière le fort de Ouimba ou Ouineba, une troupe de singes se saisirent un jour de deux esclaves de la Compagnie, et leur auraient crevé les yeux avec des bâtons, qu’ils préparaient déjà, si d’autres esclaves n’étaient venus à leur secours.

Les plus grands, après cette monstrueuse espèce, qui est le barris, n’en approchent pas pour la hauteur, mais ils ne sont pas moins laids. Leur meilleure qualité est d’apprendre parfaitement tout ce qu’on leur enseigne. Les Anglais les ont nommés monkeys, qui signifie petits moines.

Les espèces que l’on trouve à la côte d’Or, sont le mandrill, le magot, le babouin, le papion, le blanc-nez, la diane, le calitriche ou singe vert, la mone, le patas. Les Nègres font de la peau de ces animaux des bonnets appelés fittès.

Tous ces singes sont naturellement voleurs.