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auraient été aussi faciles à dévorer que deux moutons.

Les buffles sont si rares sur la côte d’Or, qu’à peine en voit-on quelques-uns dans l’espace de deux ou trois ans ; mais ils sont en assez grand nombre à l’est, vers le golfe de Guinée. Ils sont de la grandeur d’un bœuf ; leur couleur est rougeâtre ; leurs cornes sont droites. Ils sont très-légers à la course. Dans les bons pâturages, leur chair est un fort bon aliment. Il est dangereux de les blesser lorsqu’on ne les tue pas du même coup. Les Nègres, instruits par l’expérience, montent sur un arbre pour les tirer.

Outre ces animaux farouches, le pays nourrit aussi des chacals, des hyènes, et d’autres bien plus gros ; ils sont non-seulement inconnus aux Européens, mais ils n’ont pas même de nom parmi les Nègres. En revanche, cette contrée est remplie d’espèces plus douces : telles que les cerfs, les gazelles ou les antilopes, les daims, les lièvres, etc. Le nombre des cerfs est surprenant dans les contrées d’Anta et d’Akra ; on les rencontre en grands troupeaux. Bosman en a quelquefois compté jusqu’à cent. Si l’on en croit les Nègres, ils sont si subtils et si timides, que, dans leurs marches, ils détachent un d’entre eux pour faire l’avant-garde, et veiller à la sûreté commune. Mais on distingue environ vingt sortes de ces animaux : les uns de la grandeur d’une petite vache, d’autres aussi petits que des moutons, et même que des chats. La plupart sont rougeâtres, avec une