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aucun, il s’étonnait qu’on pût le soupçonner de ce dessein. Le commandant hollandais demeura pensif un moment ; et, paraissant se repentir d’un procédé trop brusque, il pressa Smith et Livingstone de demeurera dîner ; ils y consentirent. Alors il leur montra quelques plans imparfaits qui avaient été levés par un dessinateur de la compagnie hollandaise. L’ouvrage avait été fort bien commencé, mais l’artiste était mort sans avoir pu l’achever.

Smith partit du cap Corse le 24 de mars. Comme on était à la fin de la saison sèche, l’eau était si rare dans la garnison, qu’il fut impossible d’en obtenir pour les besoins du vaisseau. Il ne s’en trouve point à plus de huit milles du château, de sorte qu’on y est réduit à l’eau d’une grande citerne qui se remplit par des tuyaux de plomb, où la pluie descend de tous les toits. Tous les forts de la côte d’Or n’ont pas d’autres ressources.

Le 28, on alla jeter l’ancre au fort d’Akra. Smith alla se promener plusieurs fois jusqu’à la porte du fort hollandais. Il y rencontra quelques marchands de cette nation qui connaissaient le facteur anglais dont il était accompagné. On s’entretint quelques moment avec beaucoup de familiarité et d’amitié. Mais les Hollandais ne proposèrent point à Smith d’entrer dans leur fort ; ce qui lui fit juger qu’ils avaient des ordres du gouverneur général de la Mina, et qu’ils craignaient les observations d’un dessinateur anglais.