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de quatre, cinq ou six livres sterling (96, 120 à 144 fr.) ; mais elle est beaucoup plus considérable pour l’adultère des personnes riches. Ce n’est pas moins de cent ou deux cents livres sterling (2,400 ou 4,800 fr.). Ces causes se plaident avec beaucoup de chaleur et d’habileté devant les tribunaux de justice. Un homme qui se croit trahi par sa femme paraît en pleine assemblée, explique le fait dans les termes les plus expressifs, le peint de toutes les couleurs, représente le temps, le lieu, les circonstances. Ces plaidoyers deviennent quelquefois fort embarrassans, surtout lorsque l’accusé convient, comme il arrive souvent, qu’à la vérité il a poussé l’entreprise aussi loin qu’on le dit ; mais que, faisant réflexion tout d’un coup aux conséquences, il s’est retiré assez tôt pour n’avoir rien à se reprocher. Alors on oblige la femme d’entrer dans les derniers détails. Enfin, si les juges demeurent dans l’incertitude, ils exigent le serment de l’accusé. Lorsqu’il le prononce de bonne grâce, il est déchargé de l’accusation. S’il le refuse, on prononce contre lui la sentence. Les Nègres de la côte vendent souvent les faveurs de leurs femmes. Ceux de l’intérieur étant beaucoup plus riches, sont beaucoup plus sévères sur la fidélité conjugale, et font payer beaucoup plus cher. L’amende va quelquefois, dit Bosman, jusqu’à vingt mille livres sterling (480,000 fr.) C’est beaucoup.

Si l’on considère quelle est, dans ce climat,