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infamie, ils affectent d’en rire comme d’une bagatelle.

Toute la côte, depuis le cap des Palmes jusqu’au cap des Trois-Pointes, est connue des gens de mer sous le nom de côte des Dents, ou côte de l’Ivoire. Les Hollandais la nomment dans leur langue, Tand-Kust. Elle se divise en deux parties, celle du bon Peuple et celle du mauvais Peuple. Ces deux nations sont séparées par la rivière de Botro. On ignore à quelle occasion la dernière a reçu le titre de mauvaise ; mais il est certain, en général qu’à l’est du cap des Palmes les Nègres sont méchans, perfides, voleurs et cruels. À l’égard du nom de côte de l’Ivoire, on conçoit qu’il vient du grand nombre de dents d’éléphans que les Européens achètent sur cette côte.

Celle du bon Peuple commence au cap Laho. Les Hollandais ont donné le nom de Koakoas aux habitans, jusqu’au cap Apollonia, parce qu’en s’approchant des vaisseaux de l’Europe, ils avaient sans cesse ce mot à la bouche. On a jugé qu’il signifie bonjour, ou soyez les bienvenus.

On trouve dans chaque canton les mêmes marchandises, c’est-à-dire de l’or, de l’ivoire et des esclaves. Quoiqu’il n’y ait point de tarif réglé, le commerce est considérable.

Au cap Apollonia ou Sainte-Apolline commence la terre du mauvais Peuple. Les habitans de ce canton sont les plus sauvages de toute la côte. On les acuse d’être anthropo-