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» En approchant de la bourgade, j’avais vu plusieurs hommes qui entraient dans le bois, ou qui en sortaient avec des massues et des faisceaux de dards ; O-maï ayant voulu les suivre, on lui jeta des pierres. Je jugeai qu’ils avaient songé d’abord à m’arrêter de force, mais qu’ils avaient renoncé à leur projet après avoir reconnu que mon détachement était trop nombreux : je le crus surtout quand je m’aperçus que les maisons étaient désertes. Alors je rassemblai un petit nombre d’insulaires, et je chargeai O-maï de leur exposer l’absurdité de leurs démarches ; de leur dire qu’un témoin sur lequel je pouvais compter m’avait instruit de tout ; qu’ils avaient la chèvre ; que je la redemandais, et que, si on ne me la rendait pas, je brûlerais leurs maisons et leurs pirogues ; malgré l’éloquence d’O-maï et la mienne, ils continuèrent à soutenir que je me trompais. Je fis mettre le feu à six ou huit maisons, qui furent consumées par les flammes, ainsi que deux ou trois pirogues de guerre amarrées près de là : j’allai ensuite joindre les canots, éloignés de nous d’environ sept ou huit milles : chemin faisant, nous brûlâmes six autres pirogues de guerre sans que personne s’y opposât ; au contraire, plusieurs gens du pays nous aidèrent, vraisemblablement par crainte plutôt que de bonne volonté. O-maï, qui marchait un peu en avant, vint me dire que les naturels se rassemblaient en grand nombre afin de nous attaquer. Nous étions prêts à les recevoir ; mais