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traita, afin de l’éloigner de moi. Ce fut un bonheur pour O-maï que nous eussions touché à Ténériffe ; il se vanta d’avoir vu aussi une contrée soumise à l’Espagne. Je ne rencontrai pas l’autre insulaire qui était allé à Lima ; mais le capitaine Clerke, qui eut occasion de causer avec lui, m’en parla comme d’un polisson qui était un peu fou. Ses compatriotes en avaient la même opinion ; en un mot, ces deux aventuriers n’étaient point estimés. O-maï, que le hasard a mieux servi, revenait dans sa patrie chargé de trésors ; il avait beaucoup profité de son séjour en Angleterre, et ce sera sa faute s’il tombe un jour dans la même obscurité. »

Le capitaine Cook arriva à Eiméo le 30 au soir.

» Dès que nous eûmes mouillé, dit-il, les vaisseaux se remplirent d’insulaires que la curiosité seule amenait à bord ; car ils n’apportaient rien qu’ils voulussent échanger : mais le lendemain, dès le grand matin, plusieurs pirogues arrivèrent des parties les plus éloignées de l’île, avec une quantité considérable de fruits à pain, de cocos et un petit nombre de cochons. Ils échangèrent ces diverses denrées contre des haches, des clous et des grains de verroterie : ils ne recherchaient pas les plumes rouges avec autant d’empressement que les Taïtiens. La Résolution se trouvant infestée par les rats, je la fis conduire à cent pieds de la côte, aussi près que la profondeur de l’eau le permit, et en attachant des