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car on ne les vit ni à Houaheiné ni à Ouliétéa. Ces navigateurs laissèrent à Taïti un taureau, des chèvres, des cochons, des chiens et le mâle d’une autre espèce ; nous apprîmes ensuite que ce dernier était un belier, et il se trouvait à Bolabola, où l’on devait aussi transporter le taureau.

» Les cochons, qui sont d’une grosse taille, avaient déjà amélioré la race indigène du pays, et ils étaient très-nombreux lorsque nous arrivâmes. Il y a de plus un assez grand nombre de chèvres ; les chefs un peu importans en ont quelques-unes. Les chiens offrent deux ou trois variétés, et je pense que les Espagnols auraient mieux fait de les jeter tous à la mer que de les déposer sur cette île : c’est un de ces chiens qui tua mon bélier.

» Les vaisseaux espagnols laissèrent deux prêtres, un domestique, et un autre homme appelé Matima par les insulaires dont il a gagné l’amitié. Il paraît qu’il étudia leur langue, ou du moins qu’il la parlait assez bien pour se faire entendre, et qu’il prit beaucoup de peine pour inspirer aux naturels la plus haute idée de sa nation, et leur donner une mauvaise opinion des Anglais ; il alla jusqu’à les assurer que nous ne formions plus un état indépendant ; que Bretané[1] n’était qu’une petite île ravagée depuis peu par ses compatriotes ; qu’ils m’avaient rencontré en mer, et qu’avec quelques boulets ils avaient coulé bas mon vais-

  1. L’Angleterre.