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que je ne le comptais : je ne pus pas même sortir de la baie. Durant cet intervalle, les vaisseaux furent remplis d’insulaires et environnés d’une multitude de pirogues, car les naturels ne voulaient quitter les environs de Matavaï qu’après notre départ. Le vent passa enfin à l’est, à trois heures de l’après midi du 27, et nous levâmes l’ancre.

» Dès que nous fûmes sous voiles, j’ordonnai de tirer sept coups de canons chargés à boulets ; O-tou m’en avait prié, et je voulais d’ailleurs satisfaire la curiosité de ses sujets. Tous nos amis, excepté le roi, nous quittèrent ensuite avec des marques d’affection et de douleur qui montrèrent assez combien ils nous regrettaient. Le roi ayant désiré de voir marcher les vaisseaux, je m’étendis en pleine mer, et je revins près de la côte ; il me fit alors ses adieux, et retourna à terre sur sa pirogue.

» Nous avions abordé si souvent à Taïti depuis un petit nombre d’années, que les insulaires paraissaient persuadés que nous ne tarderions pas à revenir. O-tou me recommanda avec instance de prier en son nom l’éri-rahié no Bretané d’envoyer, par les premiers vaisseaux, des plumes rouges et les oiseaux qui les fournissent, des haches, une demi-douzaine de fusils, de la poudre, du plomb, et de ne pas oublier des chevaux.

» J’ai dit souvent que j’avais reçu des présens considérables d’O-tou et du reste de sa fa-