férentes, dans la baie d’Oheitepeha, depuis mon départ en 1774, et qu’ils avaient laissé des animaux pareils à ceux qui se trouvaient sur mon bord. Des recherches ultérieures me firent connaître que ces bâtimens étrangers leur avaient laissé des cochons, des chiens, des chèvres, un taureau, et le mâle d’un autre quadrupède, dont nous ne pûmes deviner l’espèce sur la description imparfaite qu’on nous en donna. Ils nous dirent que ces vaisseaux étaient venus d’un port appelé Rima ; nous conjecturâmes qu’il s’agissait de Lima, capitale du Pérou, et que les bâtimens étaient espagnols. On nous informa aussi que les étrangers avaient construit une maison durant leur première relâche, et qu’ils avaient laissé dans l’île quatre hommes ; savoir deux prêtres, un domestique, et une quatrième personne appelée Matima, qui fut souvent l’objet de la conversation ; qu’ils avaient emmené quatre des naturels, que les deux bâtimens étaient revenus environ dix mois après ; qu’ils avaient ramené deux des Taïtiens, les deux autres étaient morts à Lima ; qu’au bout d’un séjour de peu de durée, ils embarquèrent leurs compatriotes, mais que la maison bâtie par eux subsistait encore.
» Les amis d’O-maï publièrent dans l’île qu’il y avait des plumes rouges à bord de nos vaisseaux ; cette importante nouvelle mit tout le monde en l’air : le lendemain, dès le point jour, nous fûmes environnés d’une multitude de pirogues remplies d’insulaires, qui appor-