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vâmes trois pirogues retirées sur la grève, en face du moraï ; il y avait trois cochons dans chacune : on voyait au-dessous de leurs hangars quelque chose que nous ne pûmes pas distinguer. Nous comptions que la cérémonie aurait lieu dans la soirée ; mais Toaouha et Potatou n’arrivèrent point, et il ne se passa rien d’important.

» Un chef qui arrivait d’Éimeo apporta un petit cochon et un bananier qu’il déposa aux pieds d’O-tou ; il causa quelque temps avec le roi ; et comme il répéta souvent le mot ouarry, ouarry (faux), je supposai qu’O-tou lui racontait ce qu’il avait ouï dire, et que le chef niait les faits.

» Toaouha et Potatou arrivèrent le 24 avec huit grandes pirogues, et débarquèrent près du moraï. O-tou reçut une grande quantité de bananiers de la part de différens chefs. Toaouha ne quitta point sa pirogue. La cérémonie commença enfin : le grand-prêtre apporta d’abord le maro soigneusement enveloppé, et un paquet qui avait la forme d’un pain de sucre, il les plaça à l’entrée d’un lieu qui me parut être le cimetière ; trois prêtres allèrent ensuite s’asseoir en face à l’autre extrémité du cimetière ; ils apportèrent aussi un bananier, une branche d’un autre arbre, et une fleur de cocotier.

» Les prêtres prononcèrent séparément de petites phrases en tenant ces diverses choses à leurs mains ; deux d’entre eux et quelquefois