heures à Tettaha, sur la langue de terre contiguë à Attahourou. Les habitans de ce canton nous appelèrent de la côte, vraisemblablement pour nous avertir que Toaouha s’y trouvait. Je comptais que l’entrevue de ce chef et du roi m’offrirait quelque chose d’intéressant. O-tou et les gens de sa suite allèrent s’asseoir sur la plage, près de la pirogue où était Toaouha. Celui-ci dormait ; mais ses domestiques l’ayant éveillé et ayant nommé O-tou, on apporta aux pieds du roi un bananier et un cochon, et un assez grand nombre d’insulaires attachés à Toaouha vinrent causer avec O-tou ; je jugeai qu’ils parlaient de leur expédition d’Eimeo. Je demeurai quelque temps assis à côté du roi ; et comme Toaouha ne sortait point de sa pirogue, et qu’il ne nous disait rien, je montai sur son embarcation : il me demanda si Touté[1] était fâché contre lui. Je lui répondis que non que Touté était son tayo (son ami), et qu’il m’avait chargé de me rendre à Attahourou pour le lui dire. O-maï eut alors une longue conversation avec ce chef ; mais je ne pus savoir quelle avait été la matière de leurs discours. Je retournai auprès d’O-tou, qui paraissait désirer que je mangeasse quelque chose et que j’allasse me coucher : nous le quittâmes en effet O-maï et moi. Je questionnai O-maï sur les raisons qui avaient empêché Toaouha de sortir de sa pirogue ; il me dit que ce chef était
- ↑ C’est ainsi que les Taïtiens prononcent le nom du capitaine Cook.