tiguer comme si on m’avait roué de coups : lorsque j’eus subi un quart d’heure cette espèce de discipline, je fus bien aise de m’y soustraire. L’opération néanmoins me soulagea sur-le-champ, et je me décidai à permettre qu’on la recommençât avant de me coucher ; elle eut tant de succès la seconde fois, que je passai une très-bonne nuit. Mes douze femmes réitérèrent le traitement le lendemain matin avant de retourner à terre : elles revinrent le soir, et je consentis de bon cœur à me laisser pétrir de nouveau. Je n’éprouvais plus aucune espèce de douleur, et ma guérison étant bien achevée, elles me quittèrent le 24. Les Taïtiens donnent à ce traitement le nom de romi ; il me paraît bien supérieur aux frictions et aux remèdes de ce genre qu’ordonnent nos médecins. Il est d’un usage universel aux îles de la Société ; il est administré quelquefois par les hommes, plus communément par les femmes. Si quelqu’un paraît languissant et accablé, ses compatriotes le prient de s’asseoir près d’eux ; ils se mettent tout de suite à pratiquer le romi sur ses jambes, et j’ai toujours vu qu’elle produisait d’excellens effets.
» O-tou, M. King et O-maï revinrent d’Attahourou le 25 au matin ; et M. King me donna les détails suivans sur ce qu’il avait vu.
» Vous m’eûtes à peine quitté qu’un second messager de Toaouba arriva près d’O-tou avec un bananier. Nous partîmes d’Oparri au coucher du soleil, et nous débarquâmes vers cinq