la même manière O-tou qui m’avait attendu, quoique ce délai l’eût empêché de donner à Toaouha des secours aussi promptement que celui-ci les attendait.
» Nos débats finissaient lorsqu’un député de Toaouha arriva ; ce général invitait O-tou à aller le lendemain au moraï d’Attahourou pour remercier les dieux de la paix qu’il venait de conclure : du moins O-maï me dit que c’était là l’objet du message. On me pria d’assister à la cérémonie ; j’étais malade, et il me fut impossible de profiter de l’invitation ; mais, voulant savoir ce qui se passerait dans une fête si mémorable, j’y envoyai M. King et O-maï, et je retournai à bord de la Résolution, accompagné de la mère d’O-tou, de ses trois sœurs et de huit autres femmes. Je crus d’abord que ces douze femmes montaient sur mon canot pour se faire mener à Matavaï ; mais, lorsque nous fûmes au vaisseau, elles me dirent qu’elles voulaient y passer la nuit ; que leur but était d’entreprendre la guérison de la maladie dont je me plaignais. J’avais une sciatique, et la douleur se faisait sentir de la hanche aux pieds. J’acceptai les soins bienfaisans qu’elles me proposaient : j’ordonnai qu’on leur dressât des lits sur le plancher de ma chambre, et je me soumis à leur traitement : elles se rangèrent autour de moi, et elles se mirent à me presser avec les deux mains de la tête aux pieds, et surtout dans les parties où je souffrais ; elles pétrirent mon corps jusqu’à faire craquer mes os, et à me fa-