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On nous dit que l’escadre de Toaouha était en quelque sorte cernée par celle de Maheiné, mais que ni l’une ni l’autre n’osaient risquer un combat.

» Après avoir dîné avec O-tou, que nous laissâmes à Oparri, nous retournaâmes à Matavaï. On nous apporta peu de fruits durant cette journée et celle du lendemain : O-tou en lut instruit ; et lui et son frère, qui s’était attaché au capitaine Clerke, arrivèrent d’Oparri entre neuf et dix heures du soir du 19, avec une quantité considérable de vivres. Rien ne prouve mieux jusqu’où il portait sa bienveillance et ses attentions pour nous. Le lendemain toute la famille royale vint nous voir, nous apportant de nouveaux présens ; non-seulement nous n’éprouvâmes plus de disette, mais nous eûmes des vivres au delà de ce que nous en pouvions consommer.

» À cette époque, notre eau était embarquée ; les calfats avaient achevé leur travail ; il ne restait plus rien à faire au grément ; nos deux vaisseaux se trouvaient en état de reprendre la mer, et, voulant avoir assez de temps pour aborder aux îles des environs, je songeai à mon départ. J’ordonnai donc d’enverguer les voiles, et de reconduire à bord les observatoires et les instrumens que nous avions établis sur la côte. O-tou vint m’avertir le 21, dès le grand matin, que toutes les pirogues de guerre de Matavaï et de trois cantons de notre voisinage allaient à Oparri, afin de se réunir