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l’espace de vingt-cinq à trente pieds de circonférence, et ces pauvres filles étaient accablées sous un si énorme poids ; elles avaient en outre deux taamas (ou pièces d’estomac) qui servaient de parure, et donnaient un air pittoresque à leur accoutrement. On les conduisit dans cet équipage à bord de mon vaisseau ; la pirogue qui les amena était chargée de plusieurs cochons, et d’une quantité assez considérable de fruits dont le père d’O-tou voulait me faire présent, ainsi que des étoffes. On donne le nom d’ett aux personnes de l’un et de l’autre sexe habillées de cette manière : mais je crois que cette mode bizarre a seulement lieu quand ils veulent offrir à quelqu’un des présens considérables d’étoffes ; du moins je ne l’ai jamais vu que dans cette occasion : c’était la première fois qu’on nous présentait ainsi des étoffes : mais le capitaine Clerke et moi nous en reçûmes ensuite d’autres, étalées également sur le corps des naturels qui nous les apportèrent.

» Le lendemain ; O-tou me fit présent d’un cochon et de quelques fruits, et chacune de ses sœurs me donna un cochon et d’autres fruits : nous ne manquions pas d’ailleurs de provisions. Les naturels avaient pris en dedans du récif, avec la seine, une grande quantité de maquereaux ; ils en échangèrent une partie dans notre camp et sur nos vaisseaux.

» O-tou, si soigneux de nous fournir des vivres, cherchait avec le même soin à nous