Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

m’en restait qu’un de la race d’Angleterre.

» Le 7, dans la soirée, nous tirâmes des feux d’artifice devant une multitude d’insulaires : ce spectacle fit un grand plaisir à quelques-uns d’entre eux ; mais il causa un effroi terrible à la plupart, et nous eûmes bien de la peine à les retenir jusqu’à la fin. Un groupe de fusées volantes devait terminer le feu ; l’assemblée entière se dispersa au moment où elles partirent, et les hommes du pays les plus courageux s’enfuirent avec précipitation.

» Le 8, Oedidi, notre ancien camarade, donna à dîner à quelques-uns d’entre nous ; son festin fut composé de poisson et de porc : le cochon pesait environ trente livres ; il fut tué, cuit et servi en moins d’une heure. Nous achevions de dîner lorsque O-tou arriva ; il me demanda si mon ventre était plein. Je lui répondis que oui ; et il me dit : Dans ce cas, venez avec moi. Je le suivis chez son père, où je trouvai différentes personnes qui habillaient deux jeunes filles d’une quantité prodigieuse de belles étoffes arrangées d’une façon singulière. Une extrémité des pièces qui étaient en grand nombre se trouvait relevée par-dessus la tête des jeunes filles, tandis que le reste entourait le corps, à commencer de dessous les aisselles ; l’autre extrémité tombait en plis jusqu’à terre, et ressemblait à un jupon de femme porté sur un large panier : plusieurs pièces enveloppaient le bord extérieur de ce panier, et grossissaient l’attirail. Les étoffes occupaient