son foie, etc., furent mis sur l’ouhatta, où l’on avait déposé le chien la veille. On renferma dans l’arène, avec l’éatoua, toutes les plumes, excepté le panache de plumes d’autruche, et la cérémonie fut complétement terminée.
» Toute la matinée quatre doubles pirogues restèrent étendues sur la plage, devant le lieu où se passa le sacrifice. L’avant de chacune de ces embarcations portait une petite plate-forme couverte de feuilles de palmier, liées entre elles par des nœuds mystérieux ; les naturels donnent aussi à ces plates-formes le nom de moraï. Des cocos, des bananes, des morceaux de fruits à pain, du poisson, et d’autres choses étaient étalés sur ces moraïs de mer. On nous dit que les pirogues appartenaient à l’éatoua, et qu’elles devaient accompagner l’escadre destinée contre Eimeo.
» L’infortuné qu’on sacrifia à cette occasion me parut un homme d’un âge mûr : on nous apprit que c’était un teouteou. Je fis beaucoup de recherches, et je ne découvris pas qu’on l’eût désigné pour victime comme étant coupable d’un crime capital. Il est sûr néanmoins qu’en général les haïtiens immolent, dans leurs sacrifices, des individus qui ont commis des délits graves, ou bien des vagabonds des derniers rangs de la société, qui courent de bourgade en bourgade, ou d’une île à l’autre, sans avoir de domicile ou des moyens connus de pourvoir à leur subsistance, espèce d’hommes que l’on rencontre souvent sur ces terres. J’eus