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ertaine ; car ils étaient déjà infectés d’une funeste maladie : je ne pouvais expliquer ce fait que par leurs communications avec les îles voisines depuis notre départ. »

Cook ne put mouiller que le 17 janvier 1779 à Oouaïhy[1], dans la baie de Karakakoua. Les vents contraires l’avaient retenu long-temps sur la côte : il serait bien à désirer qu’il n’eût pas lutté contre les obstacles avec tant de constance, car c’est à Oouaïhy qu’il a trouvé la mort.

« Les vaisseaux, dit le capitaine Cook (dont il faut conserver les dernières paroles), étaient remplis de naturels ; nous fûmes entourés d’une multitude de pirogues. Je n’avais jamais vu dans le cours de mes voyages une foule si nombreuse rassemblée au même endroit ; car, indépendamment de ceux qui arrivèrent en canots, le rivage de la baie était couvert de spectateurs ; d’autres nageaient autour de nous en troupes de plusieurs centaines ; on les eût pris pour des bancs de poissons. La singularité de cette scène nous frappa beaucoup ; peu de personnes à bord regrettèrent que j’eusse échoué dans mes tentatives pour trouver un passage au nord ; car si elles avaient réussi, nous n’aurions pas eu occasion de relâcher une seconde fois aux îles Sandwich, et d’enrichir notre voyage d’une découverte qui, à bien des égards, pa-

  1. les Anglais écrivent ce nom Owhyhée. Cette orthographe fautive est celle que l’on emploie dans toutes les cartes.