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tels sont le pourpier sauvage, une espèce de pois, une espèce de cochléaria, du cresson, etc. Chacune de ces plantes nous parut fort bonne à la soupe et en salade. Les terrains bas et les vallées offrent une quantité considérable d’herbe qui devient très-épaisse et fort haute. Je crois que le bétail subsisterait toute l’année à Ounalachka, sans qu’on fût contraint de l’enfermer dans des étables ; je pense qu’il croîtrait du grain, des racines et des végétaux en bien des cantons : mais les négocians russes et les insulaires semblent se contenter, pour le présent, des productions spontanées de la nature.

» Les habitans d’Ounalachka avaient du soufre natif ; mais je n’ai pas eu occasion d’apprendre d’où il venait. Nous découvrîmes aussi de l’ocre, une pierre qui donne une couleur violette, et une autre qui produit un très-bon vert. Je ne sais si cette dernière est connue : dans son état naturel elle est d’un gris verdâtre, grossière et pesante : l’huile la dissout aisément ; mais lorsqu’on la met dans l’eau, elle perd toutes ses propriétés. Elle me parut rare ; on nous dit qu’elle est plus abondante à l’île d’Ounémak. Quant aux pierres qui environnent la côte et les collines, je n’en remarquai point de nouvelles.

» Les naturels d’Ounalachka enterrent leurs morts au sommet des collines, et ils élèvent un petit tertre sur leur tombeau. Je fis un jour une promenade dans l’intérieur de l’île avec un indigène qui m’accompagnait ; il me montra