Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/373

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont peu nombreux. Je n’ai point vu de reptiles, si ce n’est des lézards. On ne rencontre des daims ni à Ounalachka, ni sur aucune des autres îles. Les insulaires n’ont pas d’animaux domestiques, pas même des chiens. Les renards et les belettes furent les seuls quadrupèdes qui frappèrent nos regards ; mais les naturels nous dirent qu’on y trouve aussi des lièvres et des marmottes. Il en résulte que la mer et les rivières fournissent la plupart des subsistances. Les naturels doivent aussi à la mer tous les bois qu’ils emploient dans leurs constructions, car il n’en croît pas un brin sur aucune des îles, non plus que sur la côte d’Amérique adjacente.

» Les savans disent que les graines des plantes sont portées de différentes manières d’une partie du monde à l’autre, qu’elles arrivent même sur les îles situées au milieu des mers les plus considérables et fort éloignées de toutes les terres : pourquoi donc ne trouve-t-on point d’arbres sur cette partie du continent de l’Amérique, non plus que sur aucune des îles qui en sont voisines ? Ces contrées sont certainement aussi propres à recevoir des graines par les divers moyens dont j’ai entendu parler qu’aucune des côtes qu’on voit abonder en forêts. La nature n’aurait-elle pas refusé à certaines espèces de terrains la puissance de produire des arbres sans le secours de l’art ? Quant aux bois qui flottent sur les côtes de ces îles, je suis convaincu qu’ils viennent d’Amérique ;