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ils ont adopté cette méthode ; car la fourche est sujette à saisir tout ce qu’elle trouve sur son chemin. Pour remédier à cet inconvénient, ils placent un petit bâton d’une pointe à l’autre. Leurs canots ont d’ailleurs la forme de ceux des Groënlandais et des Esquimaux : la charpente est composée de lattes très-minces, recouvertes de peaux de phoque : ils ont environ douze pieds de long, un pied et un pied et demi de large au milieu, et douze ou quatorze pouces de profondeur : ils peuvent au besoin porter deux hommes, dont le premier est étendu de toute sa longueur dans l’embarcation, et dont le second occupe le siége ou le trou rond percé à peu près au milieu. Ce trou est bordé en dehors d’un chaperon de bois, autour duquel est cousu un sac de boyau qui se replie ou s’ouvre comme une bourse, et qui a des cordons de cuir dans la partie supérieure. L’insulaire assis dans le trou serre le sac autour de son corps, et il ramène sur ses épaules l’extrémité du cordon, afin de le tenir en place : les manches de sa veste serrent son poignet ; ce vêtement lui étant juste à son cou, et le capuchon étant relevé par-dessus la tête, où il est arrêté par le chapeau, l’eau ne peut guère lui mouiller le corps ou entrer dans le canot : il a de plus un morceau d’éponge pour essuyer celle qui pourrait s’introduire : il se sert d’une pagaie à double pale ; il la tient par le milieu avec les deux mains, et il frappe l’eau d’un mouvement vif et régulier, d’abord d’un côté, et ensuite de l’au-