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établie sont de la même race ; mais des rapports que le hasard a fait naître, et qui reposent sur un petit nombre de points, n’autorisent pas une pareille conclusion ; et les différences qu’on observe dans les mœurs ou les coutumes de deux peuplades, ne suffisent pas pour prouver qu’elles tirent leur origine d’une source différente. Indépendamment de l’exemple que je viens de citer, il me serait facile d’en alléguer beaucoup d’autres à l’appui de cette opinion.

» Nous n’avons rien vu parmi les naturels d’Ounalachka qui ressemble à une arme offensive ou à une arme défensive : on ne peut croire que les Russes les aient trouvés dans cet état ; on imaginera plutôt qu’ils les ont désarmés. Des vues politiques peuvent aussi avoir engagé la cour de Russie à leur interdire les grandes pirogues ; car il est difficile de penser qu’ils n’en avaient pas autrefois de pareilles à celles que nous avons trouvées chez tous leurs voisins ; cependant nous n’en avons aperçu de cette espèce qu’une ou deux qui appartenaient aux Russes. Nous n’avons pas rencontré sur le continent d’Amérique des canots aussi petits que ceux dont se servent ces insulaires ; ils étaient néanmoins construits de la même manière, ou bien leur construction offrait peu de différence ; l’arrière se termine un peu brusquement ; l’avant est fourchu, et la pointe supérieure de la fourche se projette en dehors de la pointe inférieure, laquelle est de niveau avec la surface de la mer. Il est difficile de concevoir pourquoi