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couleurs ; la partie supérieure de la coiffe est garnie de longues soies d’un animal de mer, auxquelles pendent des grains de verre ; l’on voit au front une ou deux figures d’os.

» Ils ne se peignent point le corps ; mais les femmes se tatouent légèrement le visage : les deux sexes se percent la lèvre inférieure, et placent des os dans les trous : au reste, il est aussi peu commun de voir à Ounalachka un homme avec cet ornement que de rencontrer une femme qui ne l’ait pas ; quelques-uns portent des grains de verre à la lèvre supérieure, au-dessous des narines ; ils ont tous des pendans d’oreilles.

» Ils se nourrissent de poissons, d’animaux de mer, d’oiseaux, de racines, de baies, et même de goêmon. Ils sèchent pendant l’été une quantité considérable de poissons, qu’ils renferment dans de petites cabanes, et dont ils font des provisions pour l’hiver. Il est probable qu’ils conservent aussi des racines et des baies pour cette saison où les vivres ne sont pas communs. Ce qu’ils mangent est presque toujours cru ; ils font bouillir et ils grillent quelquefois leurs alimens ; mais je n’ai pas vu qu’ils les apprêtent d’une autre manière : il est vraisemblable qu’ils ont appris des Russes la première de ces méthodes. Quelques-uns possèdent de petits chaudrons de cuivre ; ceux qui n’en ont pas se servent d’une pierre plate, garnie sur les bords d’une argile qui lui donne la forme d’un vase.