récit. Il ne savait pas même le nom des choses dont on parle chaque jour à bord des vaisseaux français et en France : il paraissait néanmoins très-exact sur les époques de son arrivée et de son départ dans les différens pays où il avait touché, et il nous les donna par écrit.
» Le lendemain, il eut l’air de vouloir m’offrir une peau de loutre, laquelle valaot, disait-il quatre-vingts roubles au Kamtchatka : je crus devoir la refuser ; mais j’acceptai du poisson sec, et plusieurs paniers de l’espèce de lis, ou de la racine sarane, dont on trouve une description détaillée dans l’Histoire du Kamtchatka. Il nous quitta le soir, après avoir dîné, ainsi que sa suite, avec le capitaine Clerke, et il promit de revenir dans peu de jours. En effet, il nous fit une autre visite le 19, et il apporta les cartes dont j’ai parlé plus haut, qu’il me permit de copier.
» Ismyloff demeura avec nous jusqu’au 21, dans la soirée, qu’il nous fit ses adieux. Je lui confiai une lettre, pour les lords de l’amirauté, dans laquelle je renfermai une carte de toutes les parties de l’Amérique que j’avais reconnues, et des autres découvertes que j’avais faites. Il me dit qu’au printemps il aurait une occasion de l’envoyer au Kamtchatka ou à Okhotsk, et qu’elle arriverait à Saint-Pétersbourg l’hiver d’après. Il me donna une lettre pour le major Behm, gouverneur du Kamtchatka, qui fait sa résidence à Bolcheretsk, et une seconde