diverses reprises au fond de la baie, et nous prîmes une quantité assez considérable de truites saumonées, et un fletan qui pesait deux cent cinquante livres. Lorsque nous n’eûmes plus de succès à la seine, nous employâmes l’hameçon et la ligne. Je détachais tous les matins un canot : il rapportait ordinairement huit ou dix fletans qui suffisaient pour la nourriture de l’équipage. Ces poissons étaient excellens, et peu de personnes leur préférèrent la truite saumonée. La pêche ne fournit pas seulement à notre consommation journalière, elle nous procura quelques provisions de réserve, et il en résulta ainsi une épargne sur nos vivres, c’est-à-dire un bien très-important.
» Un des naturels d’Ounalachka, nommé Derramouchk, me fit, le 8, un présent très-singulier, vu le lieu où je me trouvais. C’était un pain de seigle, ou plutôt un pâté qui avait la forme d’un pain, car il contenait du saumon très-assaisonné de poivre. Cet homme apporta un présent semblable pour le capitaine Clerke, avec une lettre, et une seconde lettre pour moi. Les deux lettres étaient écrites dans une langue que personne des équipages n’entendait. Nous supposâmes avec raison que ces présens venaient de quelques Russes qui étaient alors dans notre voisinage ; nous leur envoyâmes par le même commissionnaire un petit nombre de bouteilles de rum, de vin, et du porter. Nous pensâmes que nous n’avions rien de plus agréable à leur offrir, et nous sûmes bientôt que nous ne nous