avaient la face jouflue et arrondie, et les os des joues proéminens. Les habitans du pays où nous relâchions maintenant nous offraient des visages allongés ; ils étaient robustes et bien faits ; en un mot, ils paraissaient d’une race absolument différente. Nous n’aperçûmes ni enfans ni vieillards, si j’en excepte un homme qui avait la tête chauve et était désarmé : les autres semblaient être des guerriers d’élite ; ils se trouvaient au-dessous plutôt qu’au-dessus du moyen âge.
» Une marque noire, la seule de ce genre que je remarquai, traversait la figure du vieillard : ils avaient tous les oreilles percées, et quelques-uns y portaient des grains de verroterie : c’était à peu près leur unique parure, car ils n’en ont point à leurs lèvres. C’est un autre point dans lequel ils diffèrent des Américains que nous avions vus en dernier lieu.
» Leur habillement est composé d’un bonnet, d’une veste longue, de culottes, d’une paire de bottes et d’une paire de gants : chacun de ces vêtemens est de cuir, de peaux de daim ou de chien, ou de phoque, extrêmement bien apprêtées, etc. ; quelques-unes conservent leurs poils. Indépendamment des bonnets, qui sont très-bien adaptés à la forme de la tête, et dont la plupart des naturels font usage, nous achetâmes des capuchons de peaux de chien, assez grands pour couvrir la tête et les épaules. Leur chevelure nous parut noire ; mais elle était rasée ou coupée très-près, et aucun d’eux ne