Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils ne manquèrent pas même alors de les placer de manière à pouvoir les reprendre dans un instant : ils désirèrent, pour leur sûreté, que nous nous tinssions assis.

» Leurs traits étaient armés d’os ou de pierres ; très-peu étaient barbelés ; quelque-uns avaient une pointe mousse arrondie. Je ne pins dire à quel usage ils emploient ces derniers, à moins qu’ils ne s’en servent pour tuer de petits animaux sans en gâter la fourrure. Leurs arcs ressemblaient à ceux que nous avions vus sur la côte d’Amérique, et à ceux qu’on trouve parmi les Esquimaux. Les piques et les hallebardes étaient de fer ou d’acier et de fabrique européenne ou asiatique : on s’était donné beaucoup de peine pour les orner de sculptures et de pièces de rapport de laiton ou d’un métal blanc. Ceux qui se tenaient devant nous l’arc et les traits en arrêt, portaient leurs piques en bandoulière sur l’épaule droite ; une lanière de cuir rouge formait la bandoulière ; un carquois de cuir rempli de flèches pendait sur leur épaule gauche. Quelques-uns de ces carquois nous parurent extrêmement jolis ; ils étaient de cuir rouge, et ils offraient une broderie élégante et d’autres ornemens.

» Plusieurs autres choses, et leurs vêtemens en particulier, annoncent un degré d’industrie bien supérieur à ce qu’on attend d’un peuple placé à une si haute latitude. Tous les sauvages que nous avions vus depuis notre arrivée sur la côte d’Amérique étaient d’une petite taille ; ils