On doit peut-être attribuer ceci à notre mauvaise prononciation plutôt qu’à son ignorance du dialecte.
» Le 28, tandis que nous étions à l’ancre, près d’Ounalachka, plusieurs naturels, dont chacun montait une pirogue, arrivèrent près de nous, et ils échangèrent contre du tabac un petit nombre d’instrumens de pêche. L’un d’eux, qui était très-jeune, renversa son canot au moment où il se trouvait le long du bord de l’un des nôtres. Nos gens le saisirent dans la mer ; mais son embarcation, entraînée au gré des flots, fut recueillie par un autre insulaire qui la ramena à la côte. Cet accident obligea le jeune homme de venir sur mon bord ; il descendit dans ma chambre dès l’instant où nous l’engageâmes à s’y rendre, et il ne montra ni répugnance ni malaise. Il portait une première robe de la forme d’une chemise, composée de larges boyaux d’un animal marin, vraisemblablement d’une baleine ; et par-dessous, un vêtement de la même forme, de peaux d’oiseaux garnies de leurs plumes et cousues proprement. Le côté des plumes posait sur la chair. Il l’avait raccommodé ou rapetassé avec des morceaux d’étoffe de soie, et son chapeau était orné de deux ou trois espèces de grains de verre. Ses habits étant mouillés, je lui en donnai d’autres, dont il se revêtit avec autant d’aisance que j’aurais pu le faire. Son maintien et celui de quelques autres de ses compatriotes nous firent croire qu’ils connaissaient les Euro-