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sont aussi. Leurs piques ressemblent à nos hallebardes ; les pointes sont quelquefois de cuivre ; la longueur de leurs couteaux, qu’ils placent dans des gaines, est considérable. Ces couteaux et un petit nombre de grains de verre étaient les seules choses de fabriques étrangères. J’ai déjà exposé mes conjectures sur le lieu d’où ils tirent ces objets ; mais s’il paraît probable qu’ils les reçoivent de ceux de leurs voisins avec lesquels les Russes peuvent avoir établi un commerce, je ne craindrai pas de dire que les Russes n’ont jamais été parmi eux ; car, s’ils étaient connus des Russes, il y a lieu de croire que nous ne les aurions pas trouvés vêtus de fourrures aussi précieuses que celles de la loutre de mer.

» Il est sûr qu’on peut établir un commerce de pelleteries très-avantageux avec les habitans de cette vaste côte ; mais, à moins qu’on ne trouve un passage au nord, elle paraît trop éloignée pour que la Grande-Bretagne en tire quelque parti. Il faut cependant observer que les loutres de mer donnent les peaux les plus précieuses, ou plutôt les seules précieuses que j’aie vues sur les côtes occidentales de l’Amérique ; toutes les autres, et en particulier celles de renard et de martre, semblaient être d’une qualité inférieure. Il faut observer aussi que la plupart des peaux que nous achetâmes étaient taillées en vêtemens. Au reste, quelques-unes de celles-ci se trouvaient en bon état ; mais le reste était vieux et assez déguenillé, et dans