Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment où il approcha de la côte, vingt naturels du pays se montrèrent en étendant les bras, vraisemblablement afin d’annoncer leurs dispositions pacifiques et de prouver qu’ils étaient sans armes. Ils parurent très-alarmés de voir des fusils entre les mains de ses gens, et ils l’engagèrent par les signes les plus expressifs à quitter cette arme. M. King, y ayant consenti, put, ainsi que ses camarades, marcher vers les indigènes, qui étaient d’un caractère gai et sociable. Ils avaient quelques morceaux de saumon frais et plusieurs chiens. M. Law, chirurgien de la Découverte, qui acheta un de ces animaux, le mena au rivage, et le tua d’un coup de fusil à la vue des naturels. Cet effet sembla les surprendre beaucoup, et comme s’ils ne s’étaient pas crus en sûreté avec des hommes si redoutables, ils s’en allèrent : mais on découvrit bientôt leurs piques et d’autres armes cachées près d’eux dans les buissons. M. King m’informa d’ailleurs que le terrain était marécageux, et le sol maigre, léger et noir ; qu’il produisait un petit nombre d’arbres et d’arbrisseaux, tels que des pins, des aunes, des bouleaux et des saules, des rosiers et des groseilliers, et une herbe très-petite ; mais il n’aperçut pas une seule plante en fleur.

» Plusieurs grandes pirogues et quelques petites arrivèrent au moment de notre appareillage ; les hommes qui les montaient nous vendirent d’abord des pelleteries : ils nous vendirent ensuite leurs habits, et ils se dépouillèrent