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delà de deux ou trois différentes tribus : ces tribus intermédiaires les emploient vraisemblablement à se vêtir, et elles en envoient, du côté de l’est jusqu’à l’endroit où l’on rencontre des négocians d’Europe, d’autres qu’elles estiment moins, parce qu’elles viennent des animaux de leur pays. »

Obligés de supprimer les reconnaissances nautiques et géographiques dont le capitaine Cook s’occupa durant toute sa navigation sur la côte d’Amérique, nous conduirons les lecteurs à la rivière de Cook, où les Anglais espérèrent d’abord qu’ils trouveraient le passage au nord : ils quittèrent cette rivière le 6 juin.

« Nous l’avons reconnue, dit Cook, jusqu’à 61° 30′ de latitude, et à 150° de longitude ouest, c’est-à-dire, jusqu’à plus de soixante-dix lieues de son entrée, sans rien voir qui indiquât sa source.

» Si la découverte de cette grande rivière[1], qui semble devoir le disputer à ceux des fleuves qui procurent la navigation la plus étendue dans l’intérieur des terres, devient utile au siècle présent ou aux âges futurs, il faudra moins regretter le temps qu’elle nous a coûté. Pour nous, qui avions en vue de plus grands objets, le délai qu’elle occasiona fut une perte essentielle : l’été s’avançait à grands pas ; nous ne savions pas combien de chemin nous au-

  1. Le capitaine Cook ayant laissé en blanc, dans son manuscrit, le nom de cette rivière, milord Sandwich a recommandé avec raison de l’appeler la Rivière de Cook.