Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 29.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment dénués de coquillages. On aperçut quelques crabes.

» Nous ne vîmes de métaux que du cuivre et du fer : l’un et l’autre, mais surtout le dernier, étaient en si grande abondance, qu’ils formaient les pointes de la plupart des traits et des lances. Les habitans se peignent avec une ocre rouge, qui est très-cassante et onctueuse, ou avec un minerai de fer dont la couleur approche de celle du cinabre, avec un fard bleu et brillant, dont nous ne pûmes nous procurer des échantillons, et du plomb noir. Chacune de ces substances paraît être rare ; car les naturels en apportèrent une petite quantité de la première et de la dernière, et ils semblaient la conserver soigneusement.

» Peu de végétaux frappèrent nos regards ; on ne voit guère dans les bois que le pin du Canada et le sapin spruce : quelques-uns étaient assez gros.

» Ces sauvages doivent avoir reçu d’une nation civilisée les grains de verroterie et le fer que nous trouvâmes parmi eux. Les observations rapportées plus haut prouvent qu’ils n’avaient jamais communiqué directement avec des Européens ; il ne reste plus qu’à déterminer d’où leur venaient ces ouvrages de nos manufactures. Il paraît qu’ils les ont reçus par la baie d’Hudson, ou de nos établissemens sur les lacs du Canada, par l’entremise des tribus établies dans l’intérieur des terres. À moins qu’on ne suppose, ce qui n’est pas aussi vrai-